Quel nom de marque pour une entreprise dans l’hydrogène ?

L’hydrogène, vecteur d'énergie au service de la décarbonation de la mobilité et des industries, attire de plus en plus les investisseurs, et les initiatives entrepreneuriales se multiplient. Dans ce secteur hautement concurrentiel, choisir un nom de marque pour une entreprise dans l’hydrogène n’est pas une sinécure.
Les Tendances Naming dans le Secteur de l’Hydrogène.
Le défi pour chaque marque est de trouver l’équilibre entre l’identification immédiate à l’hydrogène et la construction d’une identité de marque forte, durable et mémorable.
D’un côté, certaines entreprises misent sur la transparence en affichant clairement leur lien avec l’hydrogène . D’un autre, elles optent pour des noms plus conceptuels ou évocateurs. Tour à tour, elles mettent en avant les valeurs d’innovation, de transition énergétique, de durabilité ou même d’humanité.
Tour d’horizon des principales tendances naming dans le secteur de l’hydrogène.
1. Revendiquer l’hydrogène dès le nom de marque
De nombreuses sociétés choisissent la lisibilité et affichent explicitement leur secteur d’activité. On trouve souvent dans leur nom le mot Hydrogen pour une lecture internationale, ou son équivalent français.
- Exemples : Absolut Hydrogen, Adele Hydrogen SAS, Hydrogenics, Hydrogenpro, Clean Hydrogen Partnership, France Hydrogène.
L’ancrage national
Certaines marques vont plus loin en associant leur nom à leur territoire, affirmant leur ambition de leadership local et leur positionnement international.
- France Hydrogène
- HDF (Hydrogène de France)
- Hydrogen Scotland
Avantage : la transparence facilite l’identification immédiate, notamment auprès des partenaires BtoB ou dans le cadre de partenariats publics-privés.
Limite : lacune en termes de créativité ou d’émotion, a fortiori, protection de marque parfois plus complexe du fait de termes génériques.
2. Le préfixe «Hy-» ou la formule H₂ : une signature incontournable
Sans mentionner explicitement l’hydrogène, l’utilisation de la formule chimique H₂ ou du préfixe Hy- est devenu un standard pour affirmer son appartenance au secteur de l’hydrogène.
2.1. Pour un choix « tech » mais évocateur : le préfixe Hy-
- Exemples : Hyvia, Hylico, Hyzon.Lecture : Hy- évoque plus subtilement l’hydrogène et permet un nom plus court. Il apporte une dimension plus dynamique et innovante à l’expertise technique. On peut aussi y voir un jeu phonétique autour de high, suggérant l’ambition, la qualité et la modernité.
2.2. Pour mettre la chimie à l’honneur : la formule H₂
- Exemples : H2V, H2X,, Hy2gen, ou encore Hy24.
- Positionnement : ces noms jouent encore davantage sur la connotation industrielle et scientifique. Le recours au symbole H₂ souligne l’aspect technique.
- Lacune : attention à l’aridité et la difficulté de mémorisation potentiellement induite.
3. Les fusions linguistiques : incarner la transition
Ces fusions linguistiques sont le point de départ d’un storytelling loquace. L’association de racines et la création de néologismes sont fréquemment utilisées. L'objectif est de transmettre un message de marque puissant, un engagement fort en faveur de la transition énergétique.
C’est d’ailleurs cette forme qu’a choisi l'évènement hydrogène pour l'énergie, l'industrie et la mobilité : Hyvolution.
- Genvia : Gen- (genèse, génération) + -via (voie, chemin) pour énergie renouvelée.
- Hyvia : grâce à l’hydrogène, le chemin vers un futur plus radieux.
- Atawey : contraction de « AnyTime AnyWhere, EnergY » pour exprimer l’engagement de la marque vers la mobilité.
- Hyzon : contraction dynamique de Hy- pour hydrogène, et de -zon pour évoquer l’horizon d’une vie décarbonée.
4. La durabilité, un ancrage émotionnel fort
Certaines marques préfèrent miser sur une identité axée sur l’éco-responsabilité et la transition énergétique. Le nom de l’entreprise agit comme un vecteur émotionnel en intégrant des références à la nature et à la vie pour sensibiliser les publics.
- GreenHy : lier l’hydrogène à la couleur verte, traditionnellement associée à l’écologie.
- Clean Hydrogen Partnership : viser la clarté et communiquer la promesse d’une énergie propre.
- Lhyfe : jouer sur la sonorité life en intégrant le préfixe d’hydrogène. La vie évoque
in extenso, la nature, l’écologie, la pureté.
- Sunfire : fusion de Sun (soleil) et fire (feu), pour insister sur l’idée d’une énergie naturelle, mais puissante.
5. L’humain comme valeur centrale : Nawah
Nawah fait le choix de s’éloigner de toute référence explicite à l’hydrogène pour mettre en avant des valeurs plus humaines et philosophiques.
Nawah signifie intention, noyau ou cœur, en arabe. Le nom de marque s'inscrit dans une approche de naming symbolique : il exprime à la fois le rôle central de l’humain dans la transition énergétique et les bénéfices sociaux d’une société décarbonée.
6. L’audace de l’anti-marque : le cas Hopium
Hopium incarne une approche disruptive et visionnaire.
En intégrant le H d’hydrogène à Opium, la marque se dote d’un puissant impact mémoriel et s’affranchit des conventions pour imposer une identité audacieuse et inspirante.
Ce choix linguistique incarne l’énergie d’un nouvel espoir (Hope) : celui d’un monde décarboné, encore en gestation, que l’hydrogène promet de réinventer – et dont Hopium se veut l’un fervent des contributeurs.
Conclusion
Recap des tendances naming observées dans le secteur de l’hydrogène :
- Références à l’hydrogène. De façon immédiate (France Hydrogène), ou plus subtile (en mentionnant dans le nom la formule H₂, ou le préfixe Hy).
- Ancrages nationaux : revendiqués pour souligner un leadership local et une légitimité internationale (HDF Energy, Hydrogen Scotland, etc.).
- Fusions linguistiques et néologismes pour incarner les valeurs de la marque (Genvia, Atawey, Hyzon, etc).
- Positionnement durable : créer le lien émotionnel et l’adhésion du public en invoquant l’éco-responsabilité. (GreenHy, Lhyfe, etc).
- Les pas de côtés : Nawah et Hopium développent un storytelling singulier en dehors des clous pour une marque mémorable et pérenne.