Mon nom de podcast
Jeud
i soir, avec Camille et Adam, tu sirotais des bières. C’est Adam qui a lancé le sujet des podcasts. Il disait qu’il aimait écouter, le dimanche après-midi, étendu dans son canapé, l’émission « De cause à effets » diffusée sur France Inter. Il ajoutait qu’il lui arrivait parfois de manquer le rendez-vous, parce que « les aléas du dimanche, en fait », mais qu’il pouvait se rattraper dans l’infinité de la ligne 8, le lundi matin, grâce au podcast. De là, vous avez tous les trois enchaîné sur les autres émissions de la cause écolo, de ARTE Radio en passant par Basilic. Camille s’est dit qu’il en manquait une vraiment centrée sur les start-ups de la GreenTech – c’est le terme qu’elle a employé. Camille est une fille très tech.
Vendredi après-midi, dans votre conversation Whatsapp à trois, Camille s’est fendu d’un très enthousiaste « Bon, j’y ai réfléchi, et je vais le faire ! Vous m’aidez à trouver un nom ? » (Les émojis ne sont pas retranscrits).
Comme tu travailles dans une agence de naming, tu t’es dit que tu allais essayer de l’aider à trouver un nom. Alors avant que les idées ne fusent, tu as essayé de déceler les tendances dans les noms de podcast. Voici la petite note que tu lui enverras.
Veille nom de podcast, pour Camille.
- Choisir un terme existant évocateur, relativement court, l’article étant tout à fait accessoire. C’est la tendance la plus prégnante : « Transfert » « Mortel » « Emotions », « Banquette », « Caviar », « Casseroles », « Superhéros », « le Nid », « la Poudre »…Au menu, simplicité, mémorabilité et lien avec le contenu.
- Aller droit à l’essentiel, décrire ce que l’on va proposer. Par exemple, « Choses à savoir », « Entreprendre dans la mode », « Culture G », « Des histoires en musique ». Cela peut aider à émerger dans les suggestions Apple Podcast, Spotify, etc. L’écueil, comme avec les noms de marques descriptifs, c’est qu’il est compliqué de créer une identité forte et par conséquent d’éveiller une préférence chez l’auditeur.
- Oser le jeu de mots : « Bons plants », « Besoin de rien, envie de droit », « Plans Culinaire ». On sourit, on peut s’en souvenir. La question est de savoir si on l’assumera encore dans quelques mois/années
- Miser sur l’injonction : « Kiffe ta race », « Laisse-moi kiffer » (tu éviteras « kiffer » cependant, deux c’est déjà assez), « Entre », « Sois sage et parle fort ». Une manière de capter l’attention parmi la palanquée de contenus ?
- Préférer l’onomatopée « Vlan », « Splash », « Yesss ». L’influence des Slack et Sosh se retrouve aussi dans les noms des podcasts.
- Flirter avec l’insolence : « Vieille branche », « Bouffons ». Attention, risque de brûlure au premier degré.
- Et puis, il est même envisageable de créer des noms : « Sexplorer », « Koudetat » (podcast qui provient d’une structure éponyme préexistante, ndla). Une typologie de noms observée de manière très marginale, néanmoins.